L’alimentation : responsable de votre mal de dos ?
En quelques décennies, le mal de dos est devenu un véritable problème de société allant jusqu’à être qualifié par certain comme « le mal du siècle ».
Nous savons qu’il existe de multiples facteurs favorisant la survenue des douleurs telles que la sédentarité, l’obésité ou encore les mauvaises postures.
Mais est-ce que l’alimentation et la façon de se nourrir jouent elles un rôle sur notre colonne vertébrale ?
Si nous étudions l’anatomie, nous remarquerons que les viscères sont reliés à la colonne vertébrale via des ligaments (ici appelés « méso(colon) » et « mésentère ») en vert sur le schéma. La colonne vertébrale est un support, une armature sur laquelle différentes structures telles que les muscles, les ligaments mais aussi les viscères sont attachés. Ils sont suspendus au « mât » qu’est la colonne vertébrale.
Espace extrapéritonéale, issu du précis d’anatomie clinique, Kamina
De par ce lien anatomique, nous pouvons voir l’influence positive ou négative des viscères abdominaux sur la colonne. Si les viscères tractent trop vers le bas sous l’effet de la gravité, ils vont augmenter les tensions sur la colonne vertébrale.
Dans notre société, plusieurs problèmes concernent l’alimentation elle-même. L’une d’elle est la qualité de celle-ci. En effet, et cela devient un sujet de plus en plus connu, les méthodes d’agriculture intensive moderne permettent un rendement fort au détriment de l’environnement de la qualité de la nourriture produite. Nous pouvons dire que nous avons troqué la qualité pour la quantité. D’autre part, ayant une telle quantité de nourriture, il y a un problème non pas de manque, mais de surabondance de nourriture. D’où les problèmes de surcharge pondérale et des problèmes qui lui sont liés.
Quel lien avec le mal de dos ?
Je vous disais que les viscères, comme les intestins par exemple, sont suspendus à la colonne vertébrale. Et bien en mangeant trop, ces viscères pèsent sur celle-ci. Si vous mangez régulièrement « jusqu’à ne plus pouvoir rien avaler » vous allez augmenter la charge qu’ont les viscères sur la colonne vertébrale créant lombalgie, lumbago et sciatique.
Petit exemple avec l’estomac :
L’estomac, comme les autres viscères et comme toute autre structure dans l’organisme, a une capacité d’adaptation. Plus vous le remplissez, plus il aura tendance à s’agrandir pour s’adapter à cette demande. Comme un élastique, il va se dilater en fonction de la quantité que vous lui donnez. En même temps, cette dilatation s’accompagne d’une descente. C’est cela que Georgia Knap appelait la « ptose de l’estomac » (ptose = descente).
Suite à cela, la sensation de satiété va mettre de plus en plus de temps à arriver car l’estomac mettra plus de temps à se remplir. Des aliments vont rester coincés au fond de l’estomac créant gaz et permettant la prolifération de bactérie. Bien sûr, il y a une limite à cela et le corps vous le fera savoir par des gênes abdominales et/ou vertébrales mais souvent cela arrive tardivement lorsque le corps ne peut plus s’adapter.
Que faire pour éviter cela ?
Le mieux est de manger en plus petite quantité et ne pas aller jusqu’aux sensations de « pleins ». Pour vous aider, plusieurs solutions:
- Mâchez et mâchez encore votre nourriture, vous mangerez moins et vous aurez moins faim.
- Buvez avant le repas mais pas pendant ni tout de suite après. Lorsque vous buvez de l’eau à jeun le transit dans l’estomac est court. Si vous le faites pendant ou après, cela augmente le bol alimentaire dans l’estomac et le transit de l’eau sera aussi long que le reste de la nourriture.
- Evitez de « finir l’assiette ». Finir son assiette est marqué dans la culture occidentale d’après guerre. Après des années de disettes, ne pas manger ce qu’il y avait dans le plat était mal vu. Maintenant que notre assiette déborde, il faudrait plus se tourner vers la culture orientale ou finir l’assiette est plutôt mal vu. Biensur ne jetez pas la nourriture mais tâchez de prendre de plus petites doses.
- Evitez de manger par ennui. Cela arrive plus souvent que vous ne le pensez. Si la tentation arrive, préférez boire de l’eau.
Il ne faut pas sous-estimer l’influence de votre alimentation sur votre corps. En tant qu’ostéopathe, j’ai vu de nombreux cas de lumbagos et de sciatiques calmés par un traitement abdominal adéquat.
En suivant ces quelques préceptes, après une semaine vous vous sentirez plus léger, moins fatigué et, en plus, vous pourrez perdre du poids si vous en avez en trop.
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