De quoi s’agit-il ?
C’est une maladie dégénérative qui touche les articulations et plus précisément le cartilage. On la retrouve plus particulièrement au niveau du pouce, du genou, de la hanche et des vertèbres cervicales.
Qui est touché ?
L’arthrose touche le plus souvent la personne âgée mais il faut noter qu’elle peut commencer beaucoup plus tôt. Les hommes et les femmes sont touchés de manière équivalente jusqu’à 50 ans, puis pour des raisons hormonales, les femmes sont plus touchées.
En France, l’arthrose est la maladie rhumatismale la plus répandue, touchant près de 10 millions de français.
Quels sont les symptômes ?
Le cas de l’arthrose est particulier. Il y a ce que l’on appelle une dissociation « radio-clinique », cela signifie que la présence d’arthrose au niveau d’une articulation n’implique pas forcément la présence de symptômes. Et l’inverse est vrai, une douleur peut être présente sans signe radiologique.
De manière générale lorsque l’arthrose est responsable le patient ressent:
- Raideurs – l’articulation est comme verrouillée, elle a besoin d’être échauffée avant de pouvoir bouger normalement. On parle donc surtout de raideur matinale mais cette raideur survient aussi dès que la personne est restée longtemps dans une même position.
- Douleurs – les mouvements deviennent douloureux avec un caractère sourd et profond. Cette douleur est également liée à l’état inflammatoire de votre articulation et est donc soumis parfois à des crises aiguës. Le repos diminue les douleurs mais favorise la raideur. A noter que diverses douleurs annexes peuvent apparaitre en fonction de localisation de l’arthrose. Une arthrose cervicale peut déclencher des migraines, des symptômes dans les bras comme des fourmillements voir des douleurs. Une arthrose de hanche peut déclencher une pseudo-sciatique avec des douleurs dans la fesse qui peut descendre jusqu’au pied.
- Hypersensibilité barométrique – vous devenez un vrai baromètre ambulant, votre don pour la prédiction météorologique peut concurrencer Météo France. Comme nous le verrons plus loin, votre articulation devient plus sensible aux changements de pression car cela affecte directement vos symptômes. De plus le froid et humidité ont tendance à aggraver votre douleur contrairement au chaud qui a des propriétés calmantes.
Quelles sont les causes ?
C’est un ensemble de facteurs agissant sur les articulations qui vont déterminer l’usure du cartilage.
Voici quelques facteurs:
- Le vieillissement – Contrairement à ce que l’on pense, le rôle du vieillissement dans l’arthrose n’est pas primordial. Il est un facteur non négligeable de l’affaiblissement du cartilage mais il n’est pas responsable à lui tout seul de la survenue de l’arthrose.
- Malformation congénitale – si les articulations ont des angles particuliers, l’usure du cartilage se fera plus rapidement sur certains endroits.
- Luxation, fracture – le cartilage peut être abîmé, facilitant sa dégradation.
- Surcharge pondérale – plus de poids implique plus de contraintes sur les articulations. Les genoux sont particulièrement affectés par le poids.
- Sport intensif – on parle ici de niveau professionnel où le sportif pratique tous les jours, toute l’année, avec peu de repos. Par exemple, un footballeur professionnel a plus de chance d’avoir une arthrose de hanche vers 40 ans alors qu’un ostéopathe la développera vers 65 – 70 ans.
- Hormones – les hormones féminines semblent affecter la bonne santé des articulations car leur diminution favorise l’apparition de l’arthrose.
On retiendra surtout l’hyper-pression articulaire, peu importe l’origine, comme agent principal conduisant à l’arthrose.
Comment ça marche ?
Nous avons vu que l’arthrose est une sorte d’usure du cartilage. Évidemment, plus on est âgé, plus cette usure semble logique, mais l’âge n’explique pas tout. Pour mieux comprendre l’arthrose je vous propose de voir ensemble comment fonctionne une articulation en la recréant de toute pièce.
Recette pour une articulation:
- Au moins 2 os
- quelques ligaments
- quelques muscles
- 1 capsule
- quelques millilitres de liquide synovial (avec sa membrane synoviale)
Pour créer une articulation, nous avons besoin d’au moins 2 os. Prenons deux os longs qui s’emboitent, c’est plus facile pour la suite. La forme doit permettre au moins la flexion et l’extension, sans mouvement une articulation n’est pas vraiment nécessaire.
Bon, on aimerait que ces os tiennent en place sans qu’on les tienne, nous prenons donc quelques ligaments pour les fixer.
Pour donner vie à notre articulation, nous allons ajouter 2 muscles, un devant pour la flexion et un derrière pour l’extension. Ça bouge, c’est joli mais on remarque un problème, les os sont entrain de frotter l’un sur l’autre. J’ai peur que cela les déforme et empêche leur bon emboitement, de plus le bruit du frottement n’est pas des plus esthétique. Pour palier à ce problème, je propose de mettre une structure que l’on pourrait entretenir sur la surface de l’os pour éviter ce frottement. Je pense que le cartilage fera l’affaire, il contient des chondrocytes qui entretiennent et synthétisent le tissu cartilagineux.
On y arrive, cela ressemble enfin à quelques choses mais le mouvement semble un peu freiné par le contact des deux structures, il nous faudrait une sorte de gel lubrifiant. Par chance, nous avons du liquide synovial qui convient parfaitement à ce rôle et une capsule pour contenir ce liquide. Plaçons cette dernière autour de l’articulation.
BINGO ! Votre articulation est finie.
Maintenant passons à l’arthrose. L’arthrose est la dégénérescence du cartilage, pourtant on sait que ce cartilage se régénère peu à peu et de plus il baigne dans une substance lubrifiante et nourrissante. Pour que l’arthrose apparaisse, il faut que l’usure soit plus forte la régénération du cartilage. Cela explique pourquoi certains sportifs qui réalisent toujours les mêmes gestes ou les personnes en surpoids sont plus sensible à cette pathologie. On retrouve aussi l’arthrose dans les cas où le cartilage est abîmé comme après une luxation, une fracture ou encore une infection sévère.
L’apparition de l’arthrose provoque quelques réactions qui aggrave l’état de l’articulation. Reprenons notre articulation, nous allons y créer une hyper-pression propice à l’apparition de l’arthrose. Au début, elle est contenue par notre fougue et notre jeunesse. Avec le temps, on vieilli un peu, notre cartilage aussi, il est moins propice aux réparations en tout genre, il faiblit. De plus, on a tendance à moins boire, l’articulation a du mal à sécréter du liquide synovial, notre lubrifiant.
La pression des deux os abîme le cartilage qui se fissure. La membrane synoviale va vouloir nettoyer la cavité articulaire des fragments de cartilage en créant une inflammation. L’os situé sous le cartilage va également réagir en créant plus d’os pour se protéger. Ces excroissances osseuses sont appelées des ostéophytes ou plus communément des « Bec de perroquet » à cause de leur forme. Je ne possède pas de perroquet, mais au vu du bec, s’il vient mordre ça doit faire mal. Il en est de même pour les ostéophytes. Ces excroissances vont irriter les structures avoisinantes comme les nerfs, les ligaments, etc. La douleur est également causée par l’inflammation qui va créer un gonflement de l’articulation mais aussi par le frottement des os si le cartilage a totalement disparu. Au long terme, si la pression exercée sur l’articulation n’est pas diminuée, l’articulation se déforme et empêche de plus en plus le mouvement.
Quel est le traitement médical ?
L’arthrose reste encore aujourd’hui une maladie incurable, la médecine moderne pouvant simplement limiter les symptômes.
Pour ce faire elle a à sa disposition:
- Médicaments antalgiques, anti-inflammatoires – On réduit la douleur et l’inflammation
- Infiltrations – Comme pour les médicaments par voie oral mais ici on cible la zone.
- Kinésithérapie – Récupérer ou maintenir les amplitudes articulaires, calmer les douleurs musculaires liées à l’arthrose.
- Thermalisme – Calmer le corps comme l’esprit.
- Geste chirurgical – dans certaines arthroses, la mise en place de prothèse est possible. Ces prothèses sont de plus en plus efficaces et dure de plus en plus longtemps. Cela reste reste un geste chirurgical et comporte donc des risques.
Que peut faire l’ostéopathe ?
Une autre cause
Nous avons parlé d’hyper-pression lorsque nous examinions les causes de l’arthrose (nous devrions même parler d’hyper-pression permanente). Nous avons vu les différentes causes de pression – l’obésité, le sport intensif et l’âge sont les causes les plus mise en avant. Ces causes n’expliquent cependant pas pourquoi certaines articulations comme la cheville sont très peu touchée par l’arthrose alors qu’elle supporte tout le poids du corps. Pourquoi les articulations cervicales sont touchées si jeunes (l’arthrose cervicale débute vers 30 ans) et qu’en est-il de l’arthrose du pouce: la rhizarthrose ?
Il doit y avoir une autre cause possible que l’on retrouve chez beaucoup de nos concitoyens car il ne faut pas oublier que l’arthrose est très répandue. Cette cause est simple, la contracture musculaire.
Une goutte dans l’océan
Dans chaque cas d’arthrose, nous retrouvons un muscle contracturé au niveau de l’articulation de façon systématique. Nous le soupçonnons même être en grande partie responsable de la douleur. Réfléchissez-y, un muscle fait le lien entre 2 os. Il suffit que quelques fibres musculaires soient contractées pour augmenter la pression à un niveau de l’articulation. Nous pouvons remarquer ceci au niveaux des genoux, si les muscles situé sur le côté extérieur sont contractés, cela risque à terme de créer une déformation en genu valgum c’est à dire les genoux vers l’intérieur. Cette position augmente l’usure de l’articulation sur le côté interne. Il en est de même pour l’arthrose du pouce, le patient a souvent une douleur au niveau du muscle fléchisseur du pouce (dont la contracture donne sur le long terme la déformation en Z) et au niveau de la tabatière anatomique. La contraction de ces muscles comprime l’articulation à la base du pouce.
La température montre également l’influence musculaire sur l’arthrose. En effet, la chaleur a un effet relaxant c’est à dire qu’elle détend les muscles, une chaleur qui est aussi fort agréable aux personnes souffrant d’arthrose. Au contraire, le froid, l’humidité, favorise la contracture musculaire. Il suffit de voir le nombre de torticolis faisant suite à la climatisation pour en être certain. Et bien, le froid et l’humidité sont également la hantise des personnes arthrosiques, ils utilisent souvent leur pouvoir de prévision météo pour s’en échapper !
Pour résumé, ce pas tant la force de compression qui est importante, mais surtout sa permanence. Même la contracture de quelques fibres musculaires (un simple point de tension, un nœud musculaire) suffit, au termes d’années, de créer une état arthrosique.
L’ostéopathie
C’est la qu’intervient l’ostéopathe. Son but sera d’observer l’articulation, l’environnement dans laquelle elle se trouve, et déterminer une solution pour limiter voir enlever cette surcompression permanente de l’articulation. Bien sûr, l’ostéopathe ne peut agir sur les autres facteurs comme le surpoids, c’est à vous aussi de mettre les chances de votre côté, mais il peut agir sur les contractions musculaires.
L’ostéopathe disposant de nombreux outils pour traiter les contractures sera donc un allié de poids dans le traitement de l’arthrose aux côté de la médecine allopathique et des autres thérapies.
L’ostéopathie possède un intérêt particulier dans ce genre de traitement, c’est la recherche de l’origine de la contracture pour comprendre son aspect permanent. En effet celle-ci peut très bien faire suite à une chirurgie dentaire qui a affecté votre posture, un choc émotionnel, ou tout simplement une mauvaise habitude.