Encrassement et Elimination

Non nous n’allons pas parler de moteurs aujourd’hui ou alors du moteur humain. Ces deux termes ont été mis en avant par le Dr Carton au début du 20ème siècle. Ses idées ont été reprises et appronfondies par le Dr Seignalet dans les années 80.
Le docteur Seignalet est un médecin du 20ème siècle qui s’est spécialisé dans la recherche en immunologie. Ses études l’ont amené sur la nutrition et sur la création d’un régime dit ancestral qu’il qualifie d’hypotoxique pour l’organisme.
Au fur et à mesure qu’il avance dans ces études, il remarque que beaucoup de pathologies, qu’elles soient aiguës ou chroniques trouvent leur cause dans l’alimentation.
Une citation du Dr Paul Carton résume deux des théories du Dr Seignalet, la théorie de l’encrassage et la théorie de l’élimination dont nous allons parler aujourd’hui:
« La force vitale recherchera toujours à rejeter hors du sang le plus de toxines possibles. Mais ce qu’elle ne peut pas éliminer par les émonctoires sera repoussé dans les profondeurs du corps. Les toxines vont ainsi pénétrer jusqu’à l’intérieur des celulles. »
À partir de cette citation, nous pouvons comprendre qu’il y aura des pathologies liées à l’élimination des toxines par des émonctoires et des pathologies liées à l’enfouissement des toxines dans les profondeurs du corps.
La théorie de l’encrassage:
Afin de permettre notre digestion, l’intestin grêle et le colon possèdent tout deux une perméabilité sélective qui laisse passer ou non les molécules en fonction de leur utilité pour l’organisme. Le système digestif agit alors comme un centre de tri ou les déchets non utilisables sont évacués et où les nutriments dont l’organisme a besoin tel que l’eau, les ions, les sucres simples, les graisses simples, les vitamines et les acides aminés sont mis dans la circulation sanguine.
Cependant il s’avère que cette perméabilité est imparfaite et laisse passer dans le sang de petites molécules. Dans un organisme sain, celle-ci seront prises en charges par nos fervents défenseurs: les globules blancs, qui se chargeront de les évacuer : c’est l’élimination.
Selon le Docteur Seignalet, l’alimentation moderne, les pesticides et certains médicaments augmentent la perméabilité de l’intestin grêle et permettent le passage dans le sang de molécules plus nombreuses et plus volumineuses. L’intestin devient poreux, il laisse passer ce qu’il ne devrait pas. L’encrassage survient lorsque la quantité de molécules à évacuer est supérieur à la capacité du corps à les éliminer. Ces molécules sont alors enfouies dans les profondeurs du corps au niveau cellulaire. L’encrassage altère le bon fonctionnement des cellules en inhibant leur actions et bloquant certaines réactions enzymatiques. Des modifications peuvent même survenir au niveau des gènes de ces cellules en modifiant leur action, structure ou régulation. Nous pouvons imaginer que plus l’encrassage est important plus le nombre de cellules fonctionnant mal sera important.
L’encrassage met en général du temps à se mettre en place et se manifeste donc souvent chez les adultes et les personnes âgées. Parmi les pathologies où le Dr Seignalet incrimine l’encrassage nous retrouvons: les fibromyalgies, les tendinites, l’arthrose, l’ostéoporose, la goutte, la polyarthrite, la chondrocalcinose articulaire, les céphalée (migraine), certaines formes d’autismes, des schizophrénies, des dépressions, des maladies de Parkinson.
On peut être surpris par la présence de maladie touchant le mental. Les premières utilisation du jeûne thérapeutique (pas d’aliment outre de l’eau) dans les années 50 étaient effectuées en URSS dans des hôpitaux psychiatriques. Ils remarquèrent que la privation de nourriture sur un laps de temps donné améliorait l’état des malades pouvant même les guérir. On peut alors concevoir qu’un changement de nourriture peut aussi aller dans ce sens.
La théorie de l’élimination:
Pour évacuer les molécules nuisibles hors de notre corps nous possédons tous ce que nous appelons des émonctoires. Ce mot vient du latin mungere qui signifie « moucher« . Pour se séparer des toxines, le corps va se « moucher » par plusieurs moyens comme la sécrétion de mucus ou de glaire, la desquamation, etc. Cette évacuation est principalement effectuée par les leucocytes (globules blancs) qui localisent la molécule et l’amènent à l’émonctoire pour la sortir hors du corps.
Parmi les émonctoires nous avons:
- Le rein: celui-ci évacue l’urée via l’urine. Dans les états pathologiques il évacue le surplus de sucre ou de protéines. Il est également sollicité dans l’élimination de certains médicaments. Pour le Dr Seignalet il n’a qu’un rôle mineur.
- Le foie: surement un des émonctoires les plus important avec la sécrétion de la bile. Il joue un rôle prédominant dans l’élimination des molécules pharmaceutiques avec le rein.
- Le colon: le corps élimine une grande partie des déchets via les selles. Vous pouvez par ailleurs noter les différences en fonction de ce que vous mangez mais aussi en fonction de votre état (stress,..).
- Les bronches, la muqueuse nasale, les sinus qui évacuent via la sécrétion de mucus.
- La conjonctive oculaire avec la sécrétion de larmes.
- La peau qui évacue les toxines via une desquamation, des pellicules, des chutes de cheveux, la pousse des ongles. Petit aparté : La peau, les poils, les ongles constituent ce que l’on appelle les phanères. Ils peuvent être considérés comme un reflet de votre santé car ils sont souvent les premiers délaissées par l’organisme lors de maladie grave.
L’élimination physiologique ou normale s’effectue lorsqu’il y a peu de molécules à évacuer et peu de globules blancs. Elle devient même inaperçue. Mais c’est lorsque les quantité de molécules et globules blancs nécessaire pour éliminer augmentent que les problèmes surviennent. La présence de grande quantité de leucocyte (globule blanc) dans un émonctoire provoque son inflammation. Si les molécules en question sont continuellement en présence dans le corps, l’évacuation se fera de manière intensive mais mettra l’émonctoire dans un état d’inflammation chronique. C’est cet état de chronicité qui pourrait être responsable de pathologie par la suite.
Selon l’émonctoire les symptômes seront différent:
- La voie biliaire (Foie) semble la moins dangereuse mais provoque une grande déperdition en minéraux notamment en phosphore (incriminé dans l’ostéoporose).
- Au niveau du tube digestif: colite, maladie de Crohn, gastrite, duodénite,..
- Au niveau de la peau: acné, eczéma, psoriasis
- Au niveau des bronches: bronchites chroniques, asthme
- Au niveau de la sphère ORL: otites, angine, sinusite, rhume des foins, rhinite chronique
Le corps réagit finalement de la même façon que nous traitons nos déchets dans notre société. Il récupère ce qu’il peut avec le recyclage, brûle (élimination) ou enterre (encrassement) ces déchets. Si nous nous plaçons à l’échelle humaine (une famille par exemple) :
- brûler ses déchets nécessite un entretien, il faut quelqu’un pour mettre les déchets dans le foyer, veiller à ce que le feu ne se propage pas, surveiller la fumée. Cela demande un effort et une attention constante. Si vous avez beaucoup de déchets, vous risquez d’avoir beaucoup de fumée, il faudra veiller alors à l’entretiens du matériel à long terme pour éviter des accidents.
- enterrer ces déchets dans son jardin est une solution à court terme, pratique et nécessitant peu d’effort. Cependant sur le long terme ces déchets peuvent polluer votre terrain, créer des maladies dans votre jardin et réduire sa production. Finalement si vous avez beaucoup de déchets vous vivez dans un dépotoir.
Le mieux reste toujours de réduire sa consommation de déchets.
Le Dr Seignalet a déterminé certains aliments comme étant difficilement assimilable dans l’époque à laquelle nous vivons notamment par la pauvreté du sol dans lequel ils ont été cultivés, les pesticides utilisés, les transformations opérées, et les additifs ajoutés à ces aliments.
Sans aller dans les détails, le régime revient à une alimentation ancestrale. Il convient de manger plus d’aliments crus et en huiles biologiques sans apport de céréales ou de produits laitiers. Le Dr Paul Carton nous conseil cependant de ne pas changer d’alimentation de manière top brutale car « l’ organisme s’habitue à ses poisons ». Un changement trop brutal peut parfois rendre malade plutôt que de soulager.
Si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à lire son livre L’alimentation ou la 3ème médecine dont j’ai tiré ces informations. Il est très complet.
Je vous invite également à rester critique vis-à-vis de ces informations. Durant ses études, tout les cas n’ont pas été guéris. Cela reste des théories qui ont une logique qui me parle et c’est pourquoi je les trouve intéressantes. Malheureusement l’auteur est décédé à 67 ans d’un cancer du pancréas ce qui prouve que le mode d’alimentation qu’il propose ne protège pas de tout. Ses théories ne sont pas à jeter pour autant, une personne malade l’est rarement suite à une seule cause et commencer un traitement par un changement d’alimentation peut être la solution la plus bénéfique.
Le Dr Henry Joyeux qui préface le livre du Dr Seignalet a aussi un discour très interessant. Ci-dessous un lien sur une conférence datant de 2010. Un discour vaut mieux qu’un long article.
Hippocrate ne disait-il pas : » Que ton alimentation soit ton seul médicament ? »
Peut-être pas le seul mais au moins le premier.
Cet article ne remplace en aucun cas une consultation médicale. Si vous souhaiter entreprendre un régime n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin traitant.
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